Blues pour l’homme blanc, pièce de James Baldwin
Traduction de l’anglais (États-Unis) et présentation de Gérard Cogez
James Baldwin a écrit cette pièce en 1964 en réaction à l’assassinat de son ami Medgar Evers, militant des droits civiques, abattu devant son domicile du Mississippi le 12 juin 1963 par un suprémaciste blanc.
L’accumulation des meurtres racistes aux États-Unis (dont celui de quatre jeunes filles noires dans un attentat à la bombe contre une église baptiste de Birmingham, Alabama, le 15 septembre 1963) constitue l’arrière-plan de ce cri de révolte scénique. La quasi-impunité qui suit ces actes sera l’élément déclencheur de ce travail.
C’est aussi le meurtre atroce en 1955 de l’adolescent Emmett Till qu’il décide d’évoquer : « Dans ma pièce, écrit-il, il est question d’un jeune homme qui est mort ; tout, en fait, tourne autour de ce mort. Toute l’action de la pièce s’articule autour de la volonté de découvrir comment cette mort est survenue et qui, véritablement, à part l’homme qui a physiquement commis l’acte, est responsable de sa mort. L’action de la pièce implique l’effroyable découverte que personne n’est innocent […]. Tous y ont participé, comme nous tous y participons. »
James Baldwin (1924-1987) est un écrivain africain-américain, auteur de romans, de nouvelles, de pièces de théâtre, de poésies et d’essais. Il est notamment l’auteur du roman La Conversion (1953), de l’essai La Prochaine Fois, le feu (1962) et de la nouvelle Blues pour Sonny (parue dans le recueil Face à l’homme blanc, 1965).
Gérard Cogez, professeur de littérature à l’université de Lille, a travaillé sur Michel Leiris et Aimé Césaire. Après avoir consacré divers travaux et articles à James Baldwin, il prépare actuellement sa biographie.